Jonche le sol, Josh
Pas de calembour cette fois, Josh ne mérite qu’une allitération toute pétée.
J’ai la haine contre Josh. Lequel ? Ahaha, putain de question, TOUS évidemment.
Je sais, il vous faut un peu plus de contexte pour compatir avec moi, et ne pas me juger directement en tant qu’horrible joshophobe. Mais j’espère sincèrement qu’après lecture de ce court billet, vous renierez tout Josh dans vos contacts, tout comme vous renierez vos proches Nazis.
Je fais le point Godwin de suite, histoire d’être tranquille pour la suite.
L’origine de ma haine
Si vous aviez Internet ce 24 Avril 2021, le monde a pu assister à un délire que seuls les plus grands esprits demeurés peuvent imaginer : the Josh’s Battle.
Ce n’est clairement pas mon but de vous décrire ce qu’il s’est passé, Youtube est remplie d’analyses / memes / articles concernant cet évènement.
Non, mon but est de vous partager un non-évènement tué dans l’œuf par cette immondice de Josh. Et pour comprendre cela, revenons en Juin 2020 en pleine pandémie mondiale.
Marqué à la naissance
Vous êtes vous déjà posés la question « Est-ce que les prénoms ont un réel impact sur nos vies ? ». Si votre réponse est « Non », bien joué, vous avez un prénom commun et quand vous regardez sur des sites tels que « signification-prénom.com » n’importe quelle description vous correspond, c’est génial hihi j’adore l’effet Barnum.
Mais avez-vous pensé à ceux qui ont galéré toute leur primaire face à la méchanceté des enfants, et surtout leur humour de merde ?
Qui n’a jamais demandé à un Lancelot si sa table de cuisine était ronde ?
Qui n’a jamais dit à une Macha, si elle était Ma Chatte ?
Qui n’a jamais dit à une Megane, pourquoi ils n’ont pas annulé le prototype ?
Et je ne vous annonce que des jeux de mot.
Parce qu’on sait, au fond de nous, que nous sommes tous des horribles persécuteurs et au tréfond de nos angoisses, nous avons tous cette peur : « Mais que ce passera t’il le jour où mon prénom sera lié à un tube ? »
Pas le tube dans lequel tu essayais d’y introduire ton pénis pendant l’adolescence en croyant que l’aspirateur allait te faire un ersatz de pipe. Non ça, la seule douleur que ça te fera ressentir, c’est un petit suçon sur le bout du gland.
Je te parle des Aurélie, qui n’ont que 16 ans qui attendent un enfant JUSQU’A LA FIN DE LEUR JOUR.
Je te parle des Valérie, dont on voudrait trop qu’elles nous aiment JUSQU’A LA METTRE SUR LEUR EPITAPHE.
Je te parle des Lucie, qui ne sont pas marquées dans les livres ce qui est le plus important à vivre.
Je te parle des Julien, qui seront à vie des pédophiles. Merci pour eux Damso.
Vous l’aurez compris, j’ai un prénom qui a subi le courroux injuste du karma : suffisamment chelou pour que les gosses s’acharnent dessus, suffisamment unique pour qu’un artiste décide que ce prénom devienne son nom de scène.
Sauf qu’unique, ce n’est pas le cas de mon prénom qui, d’après l’INSEE, est porté par 4500 de mes semblables.
Même si je signe d’un pseudo, j’adore mon prénom et j’en parlais déjà ici. Mais voilà, ce petit chanteur a fait ce que mes 4998 semblables et moi redoutons le plus : un tube de l’été.
Highway to hell
Alors, que change dans nos vies quand notre prénom est relié à un morceau qui, dirons-nous, à un refrain facilement chantable à répétition et tourne en boucle à la radio pendant plusieurs années ?
Je le sais pourtant, puisque c’est moi, me sentant invulnérable grâce à mon prénom, pensant à haute-voix « Personne ne fera de chanson sur un Vianney, et même si un Vianney se mettait à chanter, il choisirait un nom de scène comme « Vianax le destructor ». »
Oui, j’avais 11 ans quand j’ai pensé ça. J’en avais 16 quand je demandais à toutes les Houna si je devais partir ou pas. Voir même 18 quand j’implorais aux Aïdas de ne pas s’en aller.
Je connaissais chaque étape de ce qu’il allait se passer, le chasseur chassé, l’arroseur arrosé, le bourreau bourreautisé.
Le choc était tel que j’en inventais des adjectifs.
Premièrement, tout le monde se retournera vers moi quand la chanson passera à la radio : « Eyh ! C’est Vianney sur Galaxy »
Deuxièmement, à force d’écouter cette musique, à la base pour me faire chier, mon entourage la connaîtra par cœur.
Troisièmement, se présenter à un inconnu déclenchera qu’une et une unique réaction : « Mais t’es où ? Pas là ! »
Hilarité dans la salle, échos plus loin faisant résonner les dernières syllabes « Pas là, pas là, pas là… »
C’était terminé, à chaque fois que je déclinerai une invitation, je n’aurai le droit qu’à une réponse : « Bah tu seras où ? Pas là ? »
Il fallait me sortir de là, que le prénom de Vianney resplendisse de nouveau mais pas par quelqu’un d’autre que moi. Je suis un mec cis blanc, mon égo est quelque chose que je dois protéger par tous les moyens.

Viannengers Assembly
A un contre un, c’était sûr que je n’allais pas gagner. Il vend des milliers d’albums et moi je ne possède qu’un blog avec 30 lecteurs. Je ne sais pas qui vous êtes, mais si j’ai encore le privilège de pouvoir apprendre chacun de vos prénoms c’est qu’il est clairement en avance.
Il me fallait une team, et qui d’autre pour comprendre ma peine que mes homonymes ?
Demander de l’aide à des autres prénoms, c’était mort, j’ai expliqué juste au-dessus qu’ils & elles doivent nourrir une haine envers ma personne, guettant la première opportunité pour déclencher un « bah t’es où, pas là ? »
Il fallait que j’identifie les Vianney de France, et m’assurer que nous étions bien tous raccords.
Mais comment les contacter ? Envoyer 4500 lettres sans adresse en espérant que le retour à l’envoyeur les dévie vers eux ?
Vous vous doutez qu’habitant le Nord, je connaissais un autre Vianney qui, lors d’un apéro entre potes, sortie la phrase qui changea toute l’avancée du projet : « T’as vérifié que sur Messenger, tu ne peux pas leur parler directement ? »
Et c’est ainsi que le 6 Juin 2020, une cinquantaine de Vianney triés par le hasard le plus total du moteur de recherche Facebook, reçu ce message :
La sauce prenait, chaque Vianney contactait les Vianney qu’il connaissait, du bouche à bouche, l’existence du groupe rebondissait sur suffisamment de personne qui nous répondait « Eyh mais je connais un Vianney, ajoute le sur le groupe ».
Un an plus tard, nous sommes 250.
Mais qu’en ait-il du projet initial ? Je suis passé de la haine absolue à vouloir « prendre un selfie avec le plus de Vianney possible » ?
Oui, car apparemment la vengeance est punie par la loi, et mon motif pourrait être considéré comme « aggravant »
Foutue justice à 2 vitesses.
Un Vianney est un Vianney
Le projet de contacter Vianney et faire un grand rassemblement le 4 Août à Ars s’installa naturellement dans la conversation.
Je sais, vous avec des prénoms normaux, vous n’arrivez pas à saisir le pourquoi Ars, et pourquoi le 4 Août.
Si vous étiez des gens éduqués, vous m’auriez fêté mon jour Saint. Mais depuis cette connerie de regroupement, plus jamais je me sentirai seul :
Et pourquoi Ars ? Nom de Dieu, ne blasphémer jamais dans cette conversation. Ars est la ville d’origine de notre prénom, parce qu’un prêtre/curé/je ne connais pas son grade a obtenu de titre de « patron de tous les curés de l’Univers«
Je déconne 0, c’est son vrai titre. Mon entourage se plaint de mon égo mais checkez les chevilles du mec. L’UNIVERS !!
Avec 4500 Vianney sur 66 000 000 d’habitants en France, on n’a très peu rencontré d’homologues. Alors quand ce cas arrive, tel un chimpanzé devant son reflet, on tâtonne, on questionne, on essaie de se comprendre et on crée 2000 sondages à la con, passant de :
De quelle couleur sont les cheveux de Vianney ?
Quelle est la religion du Vianney (<= Clairement pas le plus malin d’entre-nous qui a conçu ce sondage, je vous le dis)
à
Quelle est la taille de la bite d’un Vianney ? (<= ça c’est moi, toujours dans la finesse)
Et c’est ainsi, par nos compétences hérités de l’INSEE et de la CNIL réunie, que nous avons le profil type du Vianney :
Blond
Du Nord
Ingénieur
Scout
Bois de la bière
Ecoute du Metal. Que j’imagine, entre 2 chants religieux car le Vianney est un putain de :
CATHO
Et pour la question vraiment importante à vos yeux, bande de porcs :
16 centimètres
MERDE
MERDE
MERDE, MERDE, MERDE, MERDE, MERDE
J’ai basé l’intégralité de ma personnalité sur le fait que j’avais un prénom unique, et v’là t’y pas qu’en fait je suis juste une pâle copie de 4499 autres connards de religieux.
ET VOUS SAVEZ QUOI ? Il y en a même un autre qui écrit un blog en alexandrin. EN ALEXANDRIN. J’suis quoi moi à vous écrire sur mes conversations Messenger d’enfants de 14 ans là ? En plus ces poèmes parlent de sujet ultra contemporain comme la nécessité d’un père et d’une mère dans l’éducation d’un enfant ou de la barbarie qu’est le fait d’avor….
Bon ok, le Vianney semble plutôt de Droite, je me démarque au moins sur ça.

Mais t’es où Vianney ?
Maintenant l’équipe réunie, il nous fallait trouver ce saltimbanque de Vianney Bureau.
Avec notre équipe de boy-scout Catho, et vous remarquerez mon aisance à lancer des pléonasmes, des informations ont fuitées très vite :
Il est pote avec Bigflo et Oli
Il est pote avec McFly et Carlito
On n’aime pas ses chansons, pas d’un point de vue musicale, mais wesh putain pourquoi t’as choisi « Vianney » en nom de scène.
Le dernier point ne nous aidant en aucun cas à trouver le blondinet guitariste, nous nous sommes concentrés sur les 2 premier en envoyant des mails écrits quand j’étais aux chiottes le lendemain de soirée.
Je n’ai pas eu beaucoup de retours.
Après moults échecs, non réponse, bruits de couloirs tels que « Je connais le fils de la femme de son coloc, je peux lui remonter le mot ». Après des raids de Vianney sur chacun de ces lives, remplie de ménagères de 40 ans qui lui criaient leur amour. Après des spams sur sa messagerie….
Nous sommes restés sans réponse.
Et vous savez ce qui me rends le plus triste ? Ce n’est pas notre échec, j’aurai pu continuer cette connerie jusqu’à ma mort.
Mais plutôt parce que Josh est arrivé.

Et maintenant quoi ?
Aujourd’hui l’envie de rencontrer Vianney Bureau est plutôt éteinte, parce que dans notre trajet jusqu’à l’aboutissement de ce délire aura été remplie de gens de Droite boy scout, mais dans ce tas de personnes qui mettent des pulls par dessus leur polo, il y a eu de formidables rencontres.
Ouais je vais conclure un article par « C’est le pouvoir de l’amitié », t’vas faire quoi hein HEIN HEIN ?
Aujourd’hui est à l’heure du recrutement. Si Vianney a pourri notre prénom par sa popularité, il aura très certainement engendré un pic de naissance d’homonyme, à l’instar de Kevin Spacey, M.Jordan ou Kylie Minogue.
Si en 2021 nous n’avons pas réussi à l’attraper en étant 4500, nous verrons en 2042 comment il fera face à une armée qu’il a lui même engendrée.
En attendant, chaque Vianney que vous croiserez fait peut-être partie de ce club secret, et si ce n’est pas le cas, alors parlez-en lui.
Et par pitié, arrêtez avec les sondages.
Kori