After jusqu’au Before
Pourquoi l’Automne a toujours été ma période épiphanique ?
Synonyme de fin de l’été, signant la fin de la saison des festivals qui ont rythmé chacun de mes weekends pendant 3 mois.
Est-ce le doux écho mélancolique de la sonnerie de la rentrée qui me manque ? Vu ma popularité au collège, m’étonnerait beaucoup que cela vienne de là.
La vue de ces feuilles qui changent de couleur après s’être gorgées de soleil, devenant de plus en plus vertes au fur et à mesure que je suis passé au rouge écrevisse…
Nan, la douleur de mes coups de soleils de bon aryen réfute cet argument.
L’Automne est le cristallin des rencontres estivales, celui qui va diffracter tous ces amours d’été, rencontres d’été, et MST d’été (l’assonance me faisait rire, je suis un homme simple) informations que tu avais déjà décidé d’ingérer lors des présentations : ces gens seront renvoyés chacun loin de là où tu les as rencontré dès que le dernier solstice sera passé.
Putain je me sens si poétique dans cet intro pour vous parler des pires êtres rencontrés dans mon court quart de siècle.
Pire dans le sens meilleur à mes yeux, mais peut-être pas dans ceux de la loi.
Malgré quelques apparitions dans mes billets d’humeur ici et là, je n’avais pas le coeur de vous parler réellement d’eux : je n’avais aucune idée si c’était l’adrénaline du festival qui me rendait con à leur côté ou la sérotonine artificielle qui coulait dans mon sang qui alterait mon jugement.
Après un mois de, plus ou moins, sobriété, d’analyse, de graphique et de feuilles Excels compliquées, je peux vous sortir mon résultat de ma thèse fictive : « Est-ce que le coup de foudre existe en amitié ? »
La réponse est Oui, comme en amour, le coup de foudre amical arrive quand tu ne le recherche pas. Des potes, j’en ai, des très bons et je ne pensais pas forcément en avoir besoin de plus. Premièrement, parce que les cagnottes d’anniversaire, quand tu en as trop, te sucent plus que les impôts, et secondement, parce que les soirées en apparts commencent à être difficilement gérables à 95.
Mais c’est arrivé, une dizaine d’inconnus est rentrée dans mon cercle proche en moins d’un mois, sans véritablement comprendre comment.
Du jour au sur-lendemain, les apéros avec eux finissent en soirées qui finissent en afters qui finissent en befores qui finissent en soirées qui finissent en afters et ça durant tout le mois où j’ai pu les rencontrer, en passant par Bruxelles, Paris ou Lille et cela dans la même semaine, alors que nous avions toujours pas atteint le week-end.
Nos soirées n’ont aucun sens, que ce soit géographiquement, alcooliquement ou substance illicitement.
Et c’est bien là que le bât commence à blesser, même si je n’ai aucune idée de ce que veut vraiment dire cette expression.
Ils se passent des milliards d’événements à chaque sortie nocturne avec ce groupe. Enfin nocturne, quand la soirée ne dure pas 72h. Rater une soirée avec eux, c’est rater l’équivalent de 3 saisons des Anges, tu reviens et 3 couples se sont formés, 8 nouveaux arrivants, tout aussi cools, sont venus s’intégrer et l’appartement à After ne s’est jamais vraiment vidé.
Nous voulons louper aucun épisode. Ce groupe, c’est l’échappatoire de la monotonie du quotidien des nouveaux adultes que nous sommes. Notre métro-boulot-dodo-phobie qu’on s’était promis de jamais vivre quand nous étions encore étudiants. Et le problème commence à apparaître : est-ce que nous sortons par plaisir de traîner ensemble, ou alors nous sortons ensemble car nous fuyons tous cet ennemi commun qu’est l’ennui de la vraie vie ?
De mon côté, j’ai eu ma réponse : ces gens sont géniaux, et la quantité de fun a cinquetuplé depuis leur rencontre, au même rythme que mon espérance de vie a dû diminuer de moitié.
Mais le problème ne vient clairement pas d’eux, il vient de notre incapacité à accepter que la vie, c’est chiant mais qu’il va falloir faire avec, en attendant, je leur paie mon salon pour le before : on se fera chier plus tard.
Kori